(ANHRI/IFEX) - Le Réseau Arabe d'Information sur les Droits de l'Homme (ANHRI) dénonce fermement le jugement sévère rendu, mardi le 9 septembre 2008, par le tribunal de première instance d'Agadir à l'encontre du blogueur Mohammed Erraji qui a été condamné à deux ans de prison et une amende de 5000 dirhams (environ 625 $US) pour avoir publié sur son blog, http://almassae.maktoobblog.com , le 3 septembre, un article intitulé "le Roi encourage son peuple à l'assistanat".
La condamnation de Mohammed Erraji n'est qu'une nouvelle illustration éclatante de ces procès iniques intentés contre les auteurs d'opinion. En effet, à la demande du ministère public, et malgré l'opposition de la cour, le procès s'est déroulé de manière expéditive, à huis-clos et en l'absence d'avocats ou de représentants de la défense. L'article incriminé ne comportait aucune diffamation ni à l'encontre du souverain marocain ni d'une quelconque autre autorité.
ANHRI précise, à propos de cette affaire, que "l'article en question à été repris, mercredi 3 septembre, par le site marocain Hespress ( http://hespress.com ), que Mohamed Erraji a été interrogé jeudi et vendredi, 4 et 5 septembre, et que sa condamnation à une si lourde peine est un témoignage éloquent de l'absence de justice et de liberté d'expression au Maroc".
Avec cette condamnation sévère, le Maroc franchit un nouveau pas en arrière, vers une époque lugubre que l'on croyait révolue et qui était marquée par le bâillonnement des voix, les procès injustes et la torture. Il ne manque plus désormais que les disparitions forcées pour que le Maroc retrouve ses sombres années de plomb.
ANHRI ajoute: "Le Souverain marocain doit être conscient que la critique journalistique, aussi acerbe soit-elle, n'est pas synonyme d'irrespect. Nous demandons instamment au Roi Mohamed VI de gracier Mohamed Erraji".
Pour exprimer votre solidarité avec Mohamed Erraji: http://www.helperraji.com